L'expédition 386 et sa recherche
Plus de 90 % du stress accumulé par la tectonique des plaques à l'échelle mondiale est libéré le long des marges actives par des séismes de subduction, et la majorité des séismes de la Terre se produisent dans la Ceinture de feu du Pacifique, y compris deux des plus grandes magnitudes connues : les séismes géants de 2004-Mw9.2-Sumatra et 2011-Mw9.0-Tohokuoki. Ces séismes à fort impact et les tsunamis associés ont été des événements géologiques majeurs aux conséquences sociétales catastrophiques. Les séismes géants de classe Mw9 ont un long temps de réapparition, et les enregistrements instrumentaux et historiques sont inadéquats pour réduire les incertitudes dans l'évaluation et les prédictions des risques sismiques sur des échelles de temps pertinentes pour les processus des zones de subduction.
Les tremblements de terre laissent des traces dans les fosses de subduction y compris en environnement hadal. Par exemple, au Japon, on y observe bien la trace du séisme géant de Tohokuoki. L'expédition 386 vise à combler le manque d'enregistrements à long terme des séismes géants, en testant et en développant la paléoséismologie sous-marine dans l'axe de la fosse du Japon. Il s'agit d'un endroit idéal pour reconstruire la longue histoire des tremblements de terre géants, car les dépôts d'événements ont ici un potentiel de préservation élevé, et les carottages conventionnels révèlent une bonne concordance entre l'enregistrement sédimentaire et les documents historiques couvrant les ~1 500 dernières années. Des cibles pour des investigations paléosismologiques sur des échelles de temps plus longues sont accessibles grâce au carottage par piston géant, ce qui permettrait de dévoiler une histoire des séismes 10 à 100 fois plus longue que celle dont on dispose actuellement, et de faire progresser notre compréhension des schémas de récurrence des séismes géants et des géorisques induits par les séismes dans le monde.
Expédition 386 : thèmes principaux
- Identifier les proxies sédimentologiques, physiques, chimiques et biogéochimiques des dépôts déclenchés par les tremblements de terre, permettant de reconnaître et de dater les séismes passés de classe Mw9 par rapport à des séismes plus petits.
- Explorer la distribution spatiale et temporelle des dépôts déclenchés par les séismes afin d'étudier la variabilité le long de l’axe de la fosse et en fonction du temps.
- Développer un enregistrement à long terme des tremblements de terre géants.
Opérateurs de l'expédition
Cette expédition est mise en œuvre conjointement par l'opérateur scientifique (ESO) du Consortium européen pour les forages de recherche océanique (ECORD) et l'Institut d'exploration et d'ingénierie marine-terrestre (MarE3) au sein de l'Agence japonaise pour la science et la technologie marine-terrestre (JAMSTEC). L'ESO comprend le British Geological Survey, l'Université de Brême et le Consortium européen de pétrophysique.
L'expédition 386 en chiffres
• Offshore phase (Kaimei ): 50 jours
• Onshore phase (Chikyu ): max 28 jours
• 18 Sites carottés à 40 m
• Profondeur d’eau : 7-8 km