Bravo à Iwan SETIAWAN, doctorant à Géosciences Rennes, encadré par François GUILLOCHEAU et Cécile ROBIN qui a reçu ce mois de septembre 2023 le prix de "meilleure présentation étudiante" à l'Africa Conference 2023, qui s'est tenue à Londres (Royaume Uni)
Titre de sa présentation : "Relier les reliefs anorogéniques et le volume sédimentaire offshore pour reconstruire l’évolution du bassin versant du Nil depuis le Crétacé supérieur"
Les reliefs anorogéniques (plateaux et plaines) représentent environ 70 % de l'ensemble des reliefs émergés de la Terre. Ils sont caractérisés par des surfaces d'érosion presque plates, délimitées en amont par des escarpements, appelés pédiments/pédiplaines. Les reliefs de l'Afrique sont constitués de reliefs de très grande longueur d'onde (plusieurs milliers de kilomètres) de larges "bassins" (dépressions) et de gonflements/renflements (Holmes, 1944) peut-être contrôlés par la dynamique du manteau (Burke & Wilson, 1972). Cette configuration de "bassins" et de renflement a fait que l'Afrique est constituée de nombreux systèmes endoréiques et exoréiques. Par conséquent, le Nil, le plus long fleuve de la planète et l'objet principal de cette étude, traverse aujourd'hui un ensemble de deux anciens systèmes endoréiques (bassins albertin et soudanais) et un système exoréique (marge de Téthys) avant de déposer des sédiments jusqu'à la mer Méditerranée.
Notre objectif ici est de déchiffrer le scénario de la source à la source du Nil depuis 70 Ma en combinant l'analyse des domaines de la source et de la source. Dans les zones terrestres, nous avons cartographié et daté les pédiments/pédiplaines en utilisant leur relation géométrique avec les roches volcaniques datées. Ensuite, nous avons calculé le bilan sédimentaire du delta du Nil en interpolant les lignes sismiques régionales 2D. Les résultats montrent que le Nil pourrait avoir été initié vers 38-35 Ma (Priabonien) avec un bassin versant provenant exclusivement du nord de l'Égypte. Plus tard, le bassin versant du Nil s'est agrandi vers le sud et a capturé le système endoréique soudanais jusqu'à ~4 Ma (Pliocène), soutenu par une énorme augmentation des taux de sédimentation ~38 x 10^3 km3/Myr qui pourrait provenir principalement du plateau éthiopien. Enfin, le Nil a complété son système de drainage actuel en capturant le système endoréique albertin au cours du Pléistocène moyen-tardif (< 1 Ma).